Vous avez entre les mains, le « calculateur » et son mode d’emploi.
Il est évident que cet outil risque d’entraîner des questions de la part de celles et ceux à qui nous allons demander de le remplir :
• C’est quoi la retraite de base, qui décide de sa revalorisation ?
• C’est quoi la retraite complémentaire, qui décide de sa revalorisation ?
• C’est quoi le pouvoir d’achat ?
• Pourquoi, malgré l’augmentation au 1er janvier 2024, le montant de ma retraite a diminué ?
• Où puis-je trouver le montant de ma retraite ?
• Pourquoi se baser sur l’indice des prix à la consommation qui ne reflète pas la réalité de l’évolution des prix ?
Et sûrement d’autres.
Afin d’aider chacun·e à répondre à ces questions, nous avons rédigé ce petit argumentaire.
Retraite de base
Chaque salarié·e à le droit à une retraite. Son montant dépend de son salaire en activité et de son nombre d’années de cotisations.
La retraite de base est versée par la Sécurité sociale et certaines caisses pour les régimes particuliers, MSA pour les salarié·es agricoles, CPRP pour les cheminots, l’État pour les fonctionnaires, etc.
Sa revalorisation est normalement fixée par l’article L161-25 du Code de la Sécurité sociale qui prévoit : « La revalorisation annuelle des montants de prestations dont les dispositions renvoient au présent article est effectuée sur la base d'un coefficient égal à l'évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels ».
Le gouvernement n’est pas obligé de suivre cet article et la revalorisation du montant de la retraite de base est proposée par le gouvernement et votée par le Parlement dans la loi de financement de la Sécurité sociale.
Retraite complémentaire
Certaines professions, notamment du secteur privé, mais aussi du secteur public, ont des caisses de retraite complémentaire : l’Agirc et l’Arrco, l’Ircantec, etc.
Le système de retraite complémentaire est un système par point qui est géré paritairement. La revalorisation de la retraite Agirc-Arrco (salariés du privé) se décide chaque année selon un accord conclu entre les représentant·es des organisations patronales et syndicales.
Le pouvoir d’achat
Il correspond à la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter. Contrairement à ce que certain·es pourraient penser, pouvoir d’achat ne signifie pas mercantilisme.
Il existe de nombreux biens ou services indispensables à la vie quotidienne : l’alimentation pour se nourrir, le logement, l’énergie pour se chauffer, faire cuire les aliments, laver la vaisselle et le linge, etc., l’habillement pour se vêtir et se protéger, les carburants, les transports pour se déplacer, les dépenses de santé pour se soigner, les dépenses pour se cultiver et accéder à des loisirs, etc.
De très nombreux retraité·es sont contraint·es de faire des choix, faute de pouvoir couvrir l’ensemble de leurs besoins avec leurs revenus. Ce qui démontre l’importance de notre triptyque revendicatif : augmentation des retraites et pensions, protection sociale, services publics.
Vous le verrez, avec le calculateur, ces dernières années ont été catastrophiques pour le pouvoir d’achat des retraité·es et la misère gagne du terrain parmi eux·elles.
Les indices des prix à la consommation
Pour réaliser ce calculateur, nous avons utilisé l’indice des prix à la consommation harmonisé de l’Insee.
En France, il existe 2 indices pour calculer l’inflation :
• L’indice des prix à la consommation (IPC), le plus utilisé ;
• L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH)
o L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) calculé selon les définitions d’Eurostat constitue un meilleur indicateur que l’IPC, privilégié par l’Insee,
o L’IPCH ne prend en compte que les seules dépenses qui restent à la charge des ménages après remboursement éventuel par les pouvoirs publics ou la Sécurité sociale, soit le prix net, alors que l’IPC prend en compte la totalité du prix du bien ou du service concerné, soit le prix brut. Les différences entre ces deux indicateurs sont importantes, dans le domaine de la santé. Par exemple, lorsque le remboursement de certaines dépenses de santé diminue, comme avec le doublement de la franchise sur les médicaments et les consultations médicales annoncé par Emmanuel Macron lors de la conférence de presse du 16 janvier 2024, cela n’augmente pas le prix brut et n’a donc pas d’effet sur l’IPC. En revanche, cela augmente le prix net payé par les ménages et est donc pris en compte dans le calcul de l’IPCH.
Mais en aucun cas, ces indices ne sont le reflet de l’évolution réel du coût de la vie.
Les prélèvements sur les retraites
Pour permettre le calcul, nous partons du/des montants perçus sur le compte bancaire. Ce n’est pas le meilleur choix puisque l’augmentation se fait sur le montant brut.
Deux raisons à cela :
1. Le montant net peut varier en fonction de l’évolution des cotisations sociales : CSG, CRDS, CASA, mais aussi en fonction des prélèvements au titre de l’impôt sur le revenu.
a. La CSG
i. Contribution sociale généralisée. Créée pour « diversifier le financement de la protection sociale » en 1991, elle constitue plus un impôt qu’une cotisation sociale.
ii. 4 taux :
1. 0 % ;
2. 3,8 % (taux mini) ;
3. 6,6 % (taux moyen) ;
4. 8,3 % (taux maxi).
iii. Ce taux évolue en fonction du montant brut de la retraite et de l’impôts. Cela peut conduire, en cas de relèvement des seuils, de passer au taux supérieur de CSG.
b. La CRDS
i. Contribution au remboursement de la dette sociale d’un montant de 0,5 % pour ceux qui paient de la CSG. Elle finance un fonds de « remboursement de la dette sociale ». Prévue pour se terminer en 2024, E. Macron a décidé de la prolonger jusqu’en 2033.
c. La CASA
i. Censée financer la perte d’autonomie, son montant est de 0,3 %. Elle est le pendant de la journée de travail gratuit imposée aux salarié·es.
d. Le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source
i. Depuis le 1er janvier 2019, les impôts, pour ceux qui sont imposables, sont prélevés directement à la source.
Le calcul de ces différents éléments, souvent variables, ne nous permettaient pas de mettre au point un calculateur à partir du montant brut de la pension pour chaque retraité·e.
2. Le second point, c’est la suppression de l’envoi d’une fiche de retraite mensuelle au format papier. De ce fait, de très nombreux retraité·es ne peuvent pas dire combien ils ou elles gagnaient en brut au 1er janvier 2020. Cela nous a amené à inclure un calculateur qui permet de connaître le montant de la retraite au 1er janvier 2020 en partant de celui de février 2024.
L’UCR poursuit sa campagne pour l’obtention d’un bulletin de retraite au format papier. Pour retrouver les éléments de cette campagne,
Clic sur le lien https://urlz.fr/pOeN
Voici les éléments que nous voulions vous donner pour permettre d’aller à la rencontre des retraité·es et pouvoir répondre aux questions qui pourraient vous être posées.
Pour avoir la claculatrice nous contacté par email : mailto:bugey-cgt@edf.fr