Employabilité : Sortir du piège pour reconquérir nos droits !

Rédigé le 23/07/2025


Dans les discours des managers, des DRH, dans les accords collectifs, institutionnels ou politiques… le concept d’employabilité s’impose.

Défini par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) comme «l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de la vie professionnelle ».

Pourtant, l’employabilité telle qu’elle est aujourd’hui promue et mise en œuvre, constitue l’un des pièges les plus redoutables pour le monde du travail.

Loin d’être une solution face aux difficultés à trouver un emploi, elle aggrave le problème en opérant un renversement de responsabilités

L’employabilité transforme les rapports de force collectifs en stratégies d’adaptations individuelles

En individualisant la question de l’emploi, l’employabilité transforme les rapports de force collectifs en stratégies d’adaptations individuelles. Elle fait de la solidarité un archaïsme, remplacé par la concurrence généralisée entre salariés, face à des emplois qui se raréfient.

Dans ses repères revendicatifs, la CGT a toujours mis l’accent sur la reconnaissance des qualifications, en premier lieu le niveau d’études, sans oublier celles acquises ensuite par l’expérience ou la formation professionnelle.

Récemment, les DRH ont tenté de substituer le terme assez flou de « compétences », à celui de « qualifications », avant d’y préférer celui « d’employabilité ». Et lors des négociations collectives, les directions s’étonnent que la CGT fasse le distinguo, feignant de considérer « compétences/qualifications/employabilité » comme « la même chose… à peu près » !

Pourtant, un ingénieur possédant une expertise en intelligence artificielle, embauché sur un emploi de développement classique, va naturellement apporter à son travail une valeur ajoutée supérieure à celle strictement requise.

Pour rester “employable” le salarié s’auto-exploite

Les risques psychosociaux organisationnels constituent une autre dimension cruciale de cette dégradation.

Selon les études de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques, (DARES), 47 % des cadres se déclarent en situation de stress chronique lié à la surcharge de travail et à la peur de ne pas répondre aux attentes.

Le burn-out, le bore-out, mais aussi la perte de sens sont des pathologies professionnelles directement liées à cette logique d’employabilité permanente.

L’employabilité n’est pas une fatalité moderne mais un choix, politique et social, toxique

Les tensions sociales actuelles et la remise en cause des conquis sociaux nous offrent paradoxalement une opportunité pour gagner.

La crise de sens, les difficultés croissantes à concilier vie professionnelle et vie personnelle, la dégradation des conditions de travail… créent les conditions d’une prise de conscience collective.

Le travail n’est pas une marchandise mais un facteur d’épanouissement personnel et de progrès social

Ou nous acceptons de vivre dans une société où chacun devient l’entrepreneur précaire de sa propre survie économique, ou nous construisons un modèle social où le travail redevient un vecteur de dignité, de reconnaissance et d’émancipation.

Retrouver l'integralité de l'article sur le site de UGICT 


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